Chez Francis Bourges

Jean-François (dit "Francis") Bourges est né le 26 septembre 1874 à Sens de Bretagne et décédé à Rennes en septembre 1958.

Menuisier de profession, il a effectué de 1895 à 1898 son service militaire dans la compagnie des sapeurs au 71e Régiment d'Infanterie de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). Il en a ramené un recueil manuscrit par ses soins des chansons qu'on entonnait alors dans cette caserne en attendant la "quille". Ce cahier a été conservé par son petit-fils, Pierre Bourges, qui en a fait don en juillet 1992 aux Archives municipales de Saint-Brieuc.

Il en a conservé une photocopie que nous entreprenons ici de publier et d'illustrer, tant que faire se peut, par des extraits sonores et d'autres documents retrouvés sur le web.

***

Le cahier de 170 pages contient 73 chansons. La page 1 est manquante.

Nous entreprenons la publication de ces 73 chansons aujourd'hui 5 avril 2021 en créant 73 billets pour l'instant vides de contenu. Nous publierons d'abord les chansons dont nous avons retrouvé le texte et un extrait sonore.

Pour suivre la progression de notre travail dans les jours qui viennent, cliquez sur la catégorie "Chanson avec extrait sonore".

Derrière les petits soldats (Hermand-Brun / L. Colonge)

Refrain

Derrière les p’tits soldats,
Qui passent musique en tête,
Je trouve que c'est charmant,
De s'en aller gaiement,
Suivre leur régiment,
Ça m’met le cœur en fête
J'aime à marcher au pas,
Derrière les p’tits soldats.

1
Marchant au pas un régiment s'avance,
On voit passer les joyeux fantassins,
Au milieu d'eux le drapeau se balance,
Et les clairons reprennent leurs refrains,

Puis la musique fait sa réplique.
Et le bruit du tambour réveille le faubourg,
La cantinière s'en va légère,
Et le tambour major,
Brille galonné d'or.

2
En les voyant le képi sur l'oreille,
Pour défiler crânement et joyeux,
Au milieu d'eux un espoir se réveille,
Et le bonheur brille dans tous les yeux.
Une fillette leur fait risette,
Et tous les citadins près d'eux tapent des mains,

Chacun s'empresse
Plein d'allégresse
De montrer leur gaîté
Et leur fierté.

3
Déjà le bruit s'éloigne dans l'espace,
Ils sont passés ces joyeux batailleurs,
De loin en loin leur colonne s'efface,
Mais on entend encore les clairons.

Marche guerrière,
Rapide et fière,
Toi qui guides nos soldats,
Sous le feu des combats.
De la victoire,
Ou de la gloire,
On sut montrer souvent,
Notre étendard flottant.

Paroles récupérées ici

Mp3 partiel ici 

La Noire (Aristide Bruant)

1
La noire est fille du canton
Qui se fout du qu'en dira-t-on. (bis)
Nous nous foutons de ses vertus,
Puisqu'elle a les tétons pointus,

Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire
Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire et ses tétons !

2
Elle a deux sourcils et deux yeux
Qui sont plus noirs que ses cheveux, (bis)
Dans ses yeux brille un éclair blanc
Qui vous fait pétiller le sang !

Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire et ses tétons !

3
Son haleine, comme sa peau,
A des senteurs de fruit nouveau. (bis)
Quand on aspire, entre ses dents,
On croit respirer du printemps.

Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire et ses tétons !

4
La noire n'a qu'un seul amant
Qui s'appelle le régiment. (bis)
Et le régiment le sait bien,
La noire a remplacé le chien ...

Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire et ses tétons !

5
Frères, jurons, sur ses appas,
Que Bismarck n'y touchera pas, (bis)
Pour elle, à l'ombre du drapeau,
Nous nous ferons crever la peau.

Voilà pourquoi nous la chantons :
Vive la noire et ses tétons !
 

Paroles récupérées ici avec deux autres extraits mp3

Images de la partition ci-dessous :

La Voix des chênes

(paroles de Francisque et Stéphane Borel, musique de Gustave Goublier. 
Editions Eveillard, 1888)
Interprètes : Jean Noté (1905) Louis Lynel (1935) Lucien Lupi (1951) Armand Mestral (1957) Michel Dens (1961) Michel Chaineaud (1997)

1

Quand le soleil s'enfuit à l'horizon
Semant la nuit sur les monts et la plaine
Le vent du soir fait passer un frisson
Sur la forêt où sommeille le chêne
Et l'on entend monter comme un doux bruit
Sous les rameaux au milieu du silence
C'est la chanson de l'amour qui commence
L'hymne éternel qui vibre dans la nuit

Refrain

Si vous rêvez d'amour
Dans les forêts prochaines
Ecoutez au déclin du jour
La voix des chênes
Elle vous parlera d'amour (bis)
La douce voix (bis) des chênes

2

Chez nos aïeux les farouches Gaulois
Aux temps passés ont vénéré les chênes
Et leurs guerriers à l'abri des grands bois
Ont défié les légions romaines
L'arbre divin s'en souviendra toujours
Les soirs d'hiver quand la rafale gronde
Il semble encore vouloir jeter au monde
Les fiers défis de ses anciens beaux jours

Refrain

C'est du vieux sang gaulois
Qui coule dans nos veines
Allez le soir au fond des bois
La voix des chênes
Elle vous parlera des fiers gaulois (bis)
La grande voix (bis) des chênes

3

Il me souvient qu'un jour je parcourais
Le bon pays de l'antique Lorraine
Je m'arrêtais près de vieilles forêts
Pour écouter ce que disait le chêne
Un vieux géant roi de l'immensité
Parla longtemps de notre belle France
Comme un clairon sonnant la délivrance
Enflant sa voix il cria “Liberté”

Refrain

Lorrains la liberté passe à travers vos plaines
Ecoutez dans l'obscurité la voix des chênes
Elle chante la liberté (bis)
L'immense voix (bis) des chênes

Paroles trouvées ici :
http://cahier.chansons.free.fr/la-voix-des-chenes.shtml

 

Autres versions par :

Jean Noté (1905)

Michel Dens (1961)

Lucien Lupi (1962)

Le Moulin rose (Villemer ; Paul Henrion)

1er Couplet
C'était sur le bord de la Loire
La neige tombait par flocons
Partout l'aile de la victoire
S'acharnait sur nos bataillons
Quand au détour d'un petit village
Près de là l'on s'arrêta
Ah dit un gars au fin visage
Je reconnais ce moulin là

Refrain
On l'appelait le moulin rose
Autrefois quand j'étais enfant
Jamais sa porte n'était close
La meunière s'appelait Rose
Elle m'endormait en chantant
Sous les ailes du moulin rose

2ème Couplet
C'était dans le temps des cerises
J'y reviens le coeur amoureux
Partout le mois de juin aux douces brises
Faisait flamber nos jolis yeux
Jeanne me regardait peut-être
Trop longtemps ce matin là
Car en passant sous sa fenêtre
Ma lèvre aux siennes s'effleura

Refrain
Elle embaumait comme une rose
Mon coeur battait à se briser
Et Dieu me la reprit sans cause
Lorsqu'elle était à peine éclose
Un mois après ce doux baiser
Pris sous les ailes du moulin rose

Refrain
Pendant qu'il rêve la mitraille
Siffle de nouveau par les champs
De nouveau la sombre bataille
S'acharnait sur nos régiments
C'est en vain qu'un ami se penche
Il roule le front tout sanglant
Sans un mot dans la neige blanche
Ah laisse moi dit-il doucement

Refrain
Rien n'arrive jamais sans cause
Adieu je vais aller dormir
Près de Jeanne à la lèvre rose
Je veux ici que ma lèvre repose
Ah laisse moi finir de mourir
Sous les ailes du moulin rose

4ème Couplet
On m'a montré de la Touraine
Ce vieux moulin s'effondre
Où se dresse encore dans la plaine
Où le soldat fut enterré
Le lierre en tapisse la porte
Et les liserons au printemps
Viennent belliqueuses cohortes
Prendre d'assaut ses murs tremblants

Refrain
Sous la tombe ou le gars repose
Les hirondelles m'a t'on dit
A chaque printemps viennent éclore
En revenant du pays rose
Viennent dresser leur premier nid
Sous les ailes du moulin rose

Paroles trouvées ici :

http://cahier.chansons.free.fr/le-moulin-rose.shtml

Pour en savoir plus sur la chanson : https://hal.inria.fr/medihal-00723011/

Illustration de la partition :

05_Le_Moulin_rose

Sentinelle avancée

1er couplet
La neige tombe par rafales
D’un long linceul couvrant les bois
Et dans ces ombres sépulcrales
Le vent gémit à grande voix.

La sentinelle est sous les armes,
Prêtant l’oreille au grand bruit
Prête à jeter son cri d’alarme,
De son regard perçant la nuit.

Refrain

Sentinelle avancée,
Toi qui veille là-bas,
Ce soir sous les feuillées
Tu ne reviendras pas.

 2e couplet
Le froid lui glace le visage
Mais il ne doit pas faire un pas,
Le vent souffle avec rage,
Qu’importe, il garde nos soldats.

Sur l’armée il veille stoïque,
De lui peut venir le péril,
Il se dit, instant héroïque :
D’où l’ennemi surgira-t-il ?

3e couplet
Dans sa garde il songe sans trêve
Que peut-être la mort l’attend
Et son âme s’envole en rêve
Vers ses chers souvenirs d’enfant.

Il revoit sa mère adorée
Qui le caressait chaque jour
Et les yeux de sa fiancée,
Doux songe effeuillé sans retour.

4ème couplet
Mais quel bruit dans les taillis sombres !
Là-bas s’avance l’ennemi,
Sur la neige glissent des ombres,
Son appel strident retentit :

« A moi ! Courez aux avant-postes »
Et son fusil est épaulé,
Le héros tombe à la riposte
Mais le danger est signalé.

Dernier refrain

Sentinelle avancée,
Toi qui veille là-bas,
Par la mort consacré
Tu sauves nos soldats !

Texte recueilli ici (mine d’or !) http://cahier.f.mallet.voila.net/textes.html#texsentinelleavancee 

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